Santé Plan contre l’infertilité : en Lorraine et Franche-Comté, visualisez la dégringolade de la natalité

Un "check-up fertilité" proposé à tous à 20 ans, et remboursé par l'Assurance maladie. Un accès favorisé à l'assistance médicale à la procréation (AMP), auparavant appelée procréation médicalement assistée (PMA). L’organisation de campagnes en faveur de l’autoconservation d’ovocytes « pour les femmes qui veulent avoir des enfants plus tard ». Ou encore l’entrée en vigueur d’un congé de naissance, en 2025. Emmanuel Macron a détaillé ce mercredi les pistes pour relancer la natalité, dans une interview au magazine Elle.

Dès janvier, le chef de l'Etat avait informé de la volonté d'agir en faveur d'un « réarmement démographique ». Le terme a pu être raillé pour sa connotation guerrière. Mais il s'appuie sur un constat implacable : la natalité est au plus bas en France depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Avec des disparités en fonction des régions. On a étudié la situation en Lorraine et Franche-Comté : la baisse de la natalité est encore plus notable. Voici les chiffres les plus marquants.

Les naissances en baisse depuis près de 15 ans dans nos régions

Après le fameux « baby-boom » entre 1945 et 1974, la natalité a commencé à diminuer, partout en France. La Franche-Comté et la Lorraine n'ont pas été épargnées.

Dans les chiffres, cela se traduit par une diminution des naissances d’environ 45% en Lorraine et 40% en Franche-Comté, entre le début des années 1970 et le début des années 2020. La natalité avait pourtant redécollé sur la période 1999-2009, pour les deux régions. Avant de fléchir à nouveau, depuis près de 15 ans.

A l'échelle de l'Hexagone, la baisse de la natalité est d'environ 20% entre le début des années 1970 et le début des années 2020.

De plus de 3 enfants par femme à moins de 2

Cette baisse des naissances est plus concrète si l'on regarde l'évolution du nombre moyen d'enfants par femme.

Pour cela, les démographes de l'Insee comparent le nombre de naissances d'une année dans une zone géographique, et le nombre de femmes en âge de procréer (15-50 ans) cette année-là, vivant dans cette zone. Ils déterminent alors l’indicateur conjoncturel de fécondité. Que l'on peut assimiler au nombre d'enfants qu'aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés l'année considérée demeuraient inchangés.

Cet indicateur « théorique » présente certaines limites. Mais il permet de visualiser des évolutions majeures :

• En Franche-Comté et en Lorraine, les femmes donnaient naissance à plus de 3 enfants, en moyenne, au milieu des années 1960.
• La moyenne d’enfants par femme a longtemps été plus élevée dans les régions Franche-Comté et Lorraine, que sur l’ensemble de la France métropolitaine : de 1960 à 1990 pour la Lorraine, et 1960 à 2010 pour la Franche-Comté. Aujourd’hui, les deux régions font partie de celles qui baissent la moyenne nationale.
• L'indice de fécondité est inférieur à 2,1 enfants par femme depuis une dizaine d'années, en France comme dans nos régions. On estime que ce seuil est un minimum pour qu'une population se renouvelle et maintienne son effectif (sans prise en compte des flux migratoires).

On meurt davantage qu'on ne naît, dans nos régions

Autre indicateur qui illustre bien le déclin démographique dans nos régions : le solde naturel. Il s'agit de la différence entre le nombre de naissances et de décès, chaque année.

Ce solde naturel est négatif depuis 2015 en Bourgogne-Franche-Comté, et 2020 dans le Grand Est. Quant à l'ensemble de la France, le solde reste positif, mais l'écart n'a jamais été aussi réduit. D'où l'appel à « réagir » sur la natalité, venu du sommet de l'État...